Puzzle

Franck THILLIEZ (Fleuve noir, 2013)

Pitch

« Ilan et Chloé sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer au jeu ultime, celui dont on ne connaît que le nom : Paranoïa. Le jour venu, ils reçoivent la règle numéro 1 : Quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. Suivie, un peu plus tard, de la règle numéro 2 : L’un d’entre vous va mourir. Et quand les joueurs trouvent un premier cadavre, jeu et réalité commencent à se confondre. Paranoïa peut alors réellement commencer… »

Avis

Voilà un livre agréable, plutôt bien rythmé, mais finalement assez convenu… Pourtant, en tant qu’amateur de jeu de rôle, je devrais m’y retrouver : Le jeu qui prend le pas sur la réalité, la paranoïa qui s’installe, les personnages passionnés, accros, asociaux … L’héroïne ambiguë, attachante, un asile désaffecté perdu en montagne…Une amnésie pour couronner le tout, mais voilà, il y en a finalement un peu trop, des clichés, des scènes déjà lu, des situations attendues.

La première partie à Paris est prenante, mais malheureusement quand vient la montagne puis la chasse à l’homme (dans l’asile), l’histoire se délite, quelque chose s’enraille, l’ennui s’installe. Quant à la chute, véritable point d’orgue attendu par le lecteur dans ce type de littérature, que dire d’elle ? Qu’elle est tout simplement décevante, évidente, convenue, attendue (je me répète). Pas de coup de baguette magique finale, donc, et pas d’envie de relire le livre pour voir où l’auteur m’aurait berné. Frustrant.

Attention Spoil

Oui, le héros a bien tué tout le monde un an auparavant dans l’asile. Oui, il est traumatisé, amnésique, et il n’a pas accepté son passage à l’acte. Oui, nous lecteurs vivons une forme de réminiscence, de retour à la conscience du personnage principal…Oui, on s’y attend. Oui, ok, il y a peut-être un jeu paranoïa qui l’a poussé à tout ça dont on ne saura rien.

Remarque : La vieille du dernier étage ressemble tellement à la femme de la grotte dans Shutter Island qu’il faut sans doute y voir un hommage assumé, plutôt qu’un subtil clin d’œil.

Je retiens

La scène de l’exposition sur la péniche. Tension dramatique impeccable. Les révélations sur son ex-petit ami, le doute qui s’installe dans toute la première partie jusqu’au voyage en voiture vers l’asile.

En Bref

THILLIEZ s’est un peu pris les pieds dans le tapis à vouloir jouer dans l’ombre d’un Dennis LEHANE, pour Shutter Island, ou d’un Stephen KING, pour Shinning.

Pourtant l’auteur a du talent, c’est certain, mais un tel projet méritait beaucoup plus d’ambition et d’originalité. Du coup, il livre juste une bonne, et très honorable série B.

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